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Nous sommes ce que nous mangeons, vrai ou faux ?

"Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es", cette phrase est atrocement poétique non ?

Mais même Jean Anthelme Brillat-Savarin, l'avocat français que nous citons, n'avait pas la moindre idée, il y a des années, de l'effet boule de neige que cette phrase aurait dans la communauté scientifique.

Deviendrais-je une pomme car j'en ai mangé une ce matin ? Hmm, pas sûr que cela fonctionne comme ça

Pourquoi alors, et depuis des décennies, cette phrase a-t-elle utilisée à travers le monde pour promouvoir une alimentation saine et équilibrée ? Chaque jour, un être humain remplace 330 milliards de cellules dans son corps humain. Le remplacement de ces cellules est alimenté par la nourriture que l'on consomme. En effet, c'est notre alimentation qui vient fournir l'énergie nécessaire à la production de ces nouvelles cellules (à travers bien des mécanismes physiologiques).

Il est donc logique de dire que ce que nous consommons deviens graduellement partie de nous, littéralement. 

Réalisez-vous comment manger un morceau de brownie fondant, ou boire un chocolat chaud après une dure journée de travail vous aide à vous sentir mieux instantanément ? La science derrière la "ruée vers le sucre" est simple : après la consommation d'aliments élevés en sucres, le cerveau produit des pics de dopamine. Cette dernière joue un role dans la sensation de plaisir et contribue à une sensation d' "euphorie". C'est pour cette raison que le cerveau se met à considérer les aliments forts en sucre (ou plus précisément les aliments avec une palatabilité élevée = aliments fournissant un maximum d'énergie pour un minimum d'efforts) comme une récompense.

Une étude sérieuse sur la relation entre les aliments épicés et un tempérament agressif, a montré des réactions plus agressives sur les personnes consommant des aliments épicés comparé à d'autres qui ne consommaient pas d'épices.

Les diètes riches en protéines ont montré des individus avec une motivation supérieure et des sentiments de satiété plus élevés (ne plus avoir faim plus rapidement). 

Mis à part le contrôle qu'a l'alimentation sur l'aspect neurologique, une étude remarquable menée par le département de la science des plantes de l'université d'Oxford a indiqué que notre alimentation affecte notre constitution génétique. En effet, l'ampleur des modifications de l'azote alimentaire, a montré la façon dont l'évolution du génome, peut être influencée par l'adaptation à différents régimes et environnements. Notre alimentation a donc un impact sur notre constitution génétique !

Nous pouvons également nous demander : comment l'alimentation impacte-t-elle la manière dont nous vieillissons, et comment elle enclenche des changements physiques dans notre corps. Alors, si nous creusons un peu plus, une étude récente a montré que le gène Ybx1, facteur de transcription majeur, régulant l'homéostasie cellulaire et le maintien de la population de nos cellules souches, était régulé à la baise pendant le vieillissement. Par contre, il est régulé à la hausse après une restriction calorique, ce qui jouerait donc un rôle dans la prévention du vieillissement à un niveau cellulaire.

Enfin, une seconde étude, pour analyser les effets de la "junk food" a été menée sur des jeunes enfants mâles de 12 ans pendant 5 jours. Cela a conduit a une réduction de la capacité de leurs muscles à transformer le glucose en énergie, et le développement de résistance à l'insuline, qui est corrélée à l'augmentation des risques de diabètes de type 2.

Après avoir revu ces différentes études, on peut comprendre que nos choix alimentaires n'impactent pas que notre aspect extérieur, mais également la manière dont agit notre cerveau, et le fonctionnement de notre corps.

Donc si nous sommes ce que nous mangeons, que seriez-vous ?